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Reviews Archives: 2001-2010 (Fr) » Kokia
CD Review - Kokia - The Voice (review by Lyuyhn)
Title: Kokia - The Voice
Score:
Label: Victor Entertainment
Catalog no.: VICL-62758
Release Date: 20/02/2008
Playing time: 61'52"
Tracks: 12
From: Japan
Price: 3.045¥
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Après un album plutôt moyen (Uta ga chikara) et un premier best-of pas si mal, KOKIA a pris son temps pour nous concocter un nouvel album pour le plus grand plaisir de nos oreilles. The Voice est néanmoins d'un style un peu différent des précédents. Il est clairement orienté vers le classique, comme le montre très bien "Ave Maria" (n°3). Je raconterai assez objectivement comment j'ai vécu et perçu cet album car c'est avec lui que j'ai commencé à écouter du KOKIA (eh oui, j'ai acheté les albums à l'envers...). Passons aux choses sérieuses :

"Odoyaka na shizukesa" commence très bien l'album. Nous sommes directement projetés dans l'univers lyrique que KOKIA a de si personnel. Des instruments classiques (violoncelle…) mêlés à de discrets effets électroniques forment un agréable accompagnement. La voix pure de KOKIA monte et descend aisément dans les notes, et est parfois doublée pour nous donner un magnifique effet de chœur. Sans oublier les si doux "hush" qui nous effleurent le cœur, ponctuant le presque silence d'avant le refrain. Pour parler de celui-ci, il est très beau et tout autant intense que le reste de la chanson. KOKIA, accompagnée d'un piano, nous emporte suivant la mélodie simple mais magnifique jusqu'au paroxysme du refrain "diara diara". Ainsi va la chanson, douce mais énergique, jusqu'à la lente descente où la chanson se termine dans un dernier murmure de ses magnifiques vocalises.
"Follow the nightingale" (n°2) s'inscrit dans un style tout particulier. Elle commence par une mélodie d'une trentaine de secondes, mielleuse à souhait (attention, je ne dis pas que ce n''est pas beau !). Puis, la mélodie meurt et l'énergie afflue. Tout devient rythmé, beau, joyeux. De multiples voix chantent des chœurs, un peu à la manière des "voix bulgares", chantant des paroles inventées pour donner un effet plus fluide et rythmé que ne le pourrait le japonais. Puis, cela se termine, nous comprenons que ce n'est que le refrain. KOKIA reprend en voix unique la chanson qui, pour cette partie, fait effectivement penser au rossignol. La pulsion du refrain reprend de plus belle. En résumé, cette chanson plus qu'originale se démarque par la différence de style entre le refrain et les couplets et par la différence de style, tout court, avec ce que KOKIA a pu chanter jusqu'à présent. Cette chanson aurait pu se trouver dans l'album "Trip trip".
Vient ensuite un intermède calme, "Ave Maria" (n°3). Personnellement, je ne comprends pas le choix de cette chanson, et surtout sa place dans le CD. À vrai dire, elle casse un peu l'enthousiasme du début créé par le fabuleux rythme de "Follow the nightingale". La chanson reste néanmoins jolie. L'univers de KOKIA est préservé, les effets d'ambiance sont bien intégrés et la chanson est cohérente. Sa voix reste sublimement belle et pure parfaitement accompagnée du piano qui ajoute toute la profondeur à la musique. La chanson nous offre ce que nous aimons entendre et ce pourquoi nous sommes fans de la chanteuse ; de magnifiques envolées lyriques.
"Todokimasu you ni" (n°4) continue dans le calme et la sérénité. Juste accompagnée d'une guitare, le style est très épuré et très beau. La voix est tendre et sans excès. Cette chanson nous touche par sa douceur et sa mélodie magnifiquement simple. Le refrain en voix double apporte la profondeur et l'intensité parfaite pour créer cette magnifique harmonie. En écoutant cette chanson, votre seule envie sera de fermer les yeux et d'embrasser votre douce moitié en ne pensant qu'à votre bonheur.
"Song of pocchong ~Shizuku no uta" (n°5) remet un peu de rythme, mais pas trop. Juste ce qu'il faut pour vous emmener dans un tout autre endroit. Là aussi, le style est inédit. C'est la deuxième chanson la plus originale de l'album. La mélodie est joyeuse, KOKIA y chante haut, en canon avec plusieurs de ses autres voix. Tout est magnifique. On se croirait dans la clairière d'une forêt japonaise, entourée de muses qui ne font que chanter la joie du soleil. C'est une chanson que j'ai, bizarrement, mis du temps à apprécier. Si c'est votre cas, réécoutez-là, elle respire la bonne humeur.
"Gomen ne" (n°6) reprend en douceur. Cela surprend un peu après l'explosion de joie de la chanson précédente mais on s'y fait. Là aussi, le style est épuré, KOKIA n'est accompagnée que d'une guitare et d'une discrète percussion en fond. La chanson ne casse rien dans le genre mais reste vraiment belle à écouter.
"Lacrima" (n°7) continue très bien le style de la précédente, bien que plus belle à mon goût. Pureté et profondeur restent les maîtres mots. Là aussi un seul instrument accompagne la chanteuse qui nous ravit de sa voix la plus pure et douce. Je suppose que c'est une chanson triste (vu le titre) ou du moins mélancolique mais je la perçois surtout comme une douce prière au calme et à la sérénité. Écouter cette chanson juste avant de se coucher a un effet vraiment relaxant (la chanson se termine justement sur un tendre et magnifique "bonne nuit").
"Nani mo kamo ga hoshi ni natte" (n°8). Alors là, je vais être franc, c'est la chanson qui m'a le moins plu dans l'album. Je trouve qu'il n'y a absolument rien d'exceptionnel. La mélodie n'est ni particulièrement démarquée ni vraiment jolie. Je n'y vois qu'une soupe de quelques percussions et d'instrumentation tronquée. L'atmosphère qui se veut un peu décontractée, jazzy sur les bords ne me touche absolument pas. Seule la voix de KOKIA (eh oui, toujours) reste incroyablement belle et c'est la seule chose qui rend la chanson relativement agréable à écouter. À noter que deux petites minutes avant la fin, il y a un petit intermède dans lequel la chanteuse parle tout doucement en japonais, seulement accompagnée d'une mignonne petite mélodie au synthé (je pense) et c'est le seul moment que je trouve intimiste et agréable à écouter. La lente descente vers la fin de la chanson se fait en douceur, là aussi, je pense que c'est un moment clé de la chanson qui fait qu'on peut la trouver agréable.
"Il mare dei suoni" (n°9) est la troisième chanson d'un style très particulier qui rend cet album spécial. En effet, comme "Follow the nightingale" et "Song of pocchong ~Shizuku no uta", cette chanson donne un certain caractère à l'album. Tout d'abord, elle est chantée entièrement en italien, chose inédite pour la chanteuse, et il faut dire que c'est très agréable à l'oreille. Cette piste a une ambiance beaucoup plus étrange que les autres, des effets de son agréables et un système de percussions étouffées mais qui ne passent pas inaperçues en donnent à ce titre un effet étrange, mystérieux, plein de suspens. Le petit carillon accentue cet effet. Les couplets n'ont pas de mélodie particulièrement remarquable mais l'atmosphère ne la rend pas nécessaire. En gros, KOKIA parle avec un effet gauche-droite assez agréable, accompagnée d'une instrumentation au piano et à la guitare tellement modifiée qu'on se croirait dans une autre dimension. Quand le refrain arrive, c'est une explosion de bonheur et d'originalité. Là, la mélodie prend le dessus et sa magnifique voix doublée dévoile toute sa puissance dans la hauteur. Le piano accompagne superbement bien la chanteuse dans son périple dans les octaves. Un vrai bonheur pour les oreilles. Le titre se finit sur un ton tout aussi mystérieux que durant toute la chanson. C'est le carillon qui termine ce titre remarquablement spécial.
"Everlasting"(n°10) a été pendant longtemps dans mon top 10. Ce titre incroyablement relaxant et intimiste touche au plus profond du cœur dès les premières notes à ceux qui savent l'apprécier. Les 20 premières secondes au violoncelle donnent déjà un ton doux à la chanson. Jusqu'à la formidable percussion basse, puissante et douce à la fois. Si vous le pouvez, écoutez cette chanson avec un caisson de basses, ou un bon casque car l'instrumentation est assez dans les basses. La chanson est entièrement en anglais, ce qui ne lui enlève rien de son charme, chantée quasiment tout le long avec un effet de voix doublée. KOKIA y chante lentement, doucement. La mélodie, toute simple, est très belle et on se laisse emporter jusqu'à "everlasting memory". Le refrain arrive. Rien n'est réellement différent des couplets, on ressent simplement une intensification de l'ambiance montante de l'instrumentation ainsi que de la chanteuse qui nous ravit en montant dans les notes. Un petit intermède est dédié à une prière chantée à la manière d'une petite fille, d'instrumentation simple, magnifiquement tendre et intense. La chanson suit ainsi son cours jusqu'à la descente. Une magnifique prière de calme et de douceur, hymne à la tendresse.
"Chiisa na uta" (n°11) continue dans la douceur et dans la légèreté. Parfaite suite à "Everlasting". KOKIA y chante sans effet, simplement accompagnée de légères percussions et du piano qui joue une mélodie simple mais efficace. Les couplets sont tout simplement beaux. Rien à dire, très épurés, très agréable. Le refrain est un vrai bonheur. La chanteuse y chante haut, en canon avec elle-même ou en voix doublée, il en ressort un effet tout simplement magique, magnifiquement touchant. Le petit solo du piano est simplement superbe de simplicité et le final et vraiment prenant. Je pense qu'il n'y a pas plus rien à ajouter. C'est beau, c'est tout.
"Watashi ni dekiru koto" (n°12), le dernier titre de l'album. Je vous dis déjà que cette chanson a été ma chanson préférée pendant très longtemps et qu'elle reste très haut dans mon cœur. Elle commence doucement mais avec énergie avec une mélodie, là aussi simple, mais saisissante dès le début. C'est une chanson qui redonne de l'espoir et de la joie de vivre (KOKIA l'a écrite à l'intention des victimes du tremblement de terre de Chuetsu-Oki en 2007). Après cette belle introduction au piano clair, KOKIA commence à chanter la chanson à proprement parler. Qu'y a-t-il à rajouter… Les couplets son magnifiques. La voix, sans artifice, chante divinement bien la formidable mélodie qui va droit au cœur, nous ravissant de ses montées dans les aigus sans forcer, accompagnée seulement du piano qui se suffit à lui-même. Le refrain arrive. C'est encore plus magnifique que les couplets. KOKIA chante en voix doublée, on croirait un chœur, redonnant énergie et joie de vivre. C'est tout simplement beau. J'aurais voulu dire plus sur cette formidable chanson mais je pense que, là non plus, aucun mot ne décrit la beauté et la poésie de cette chanson. Le petit ending au piano marque en douceur l'achèvement de la chanson, ainsi que de l'album lui-même. C'est un rêve qui se termine, lentement. C'en est presque triste.

Pour conclure, à l'exception d'une chanson (n°8) que je trouve plus que banale , je crois pouvoir affirmer que "The Voice" est vraiment un bon album. Si vous avez aimé les autres, vous allez adorer celui-ci.

Copyright © Lyuyhn (avril 2009)