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Concert à Paris - Kokia - Bataclan (20/01/2007)

A / Premières impressions – l’avant concert

Après un an et un concert inoubliable pour seulement 400 personnes, Kokia revient en France pour son second concert, au Bataclan (1100 personnes). Son dernier album, sorti le 29 novembre dernier (Ai ga kikoeru), édité uniquement en France, laisse entrevoir une préférence pour le développement de sa carrière en Europe.

B / La salle du Bataclan

Concert Kokia (2007) - image 1C’est dans un décor tamisé rouge que nous faisons notre entrée au Bataclan. Dans la fosse, au centre sont placées une vingtaine de rangées de 15 places assises qui arrivent jusque sur le devant de la scène. Sur environ 5 mètres de chaque côté de ceux-ci. Sous les balcons se trouvent les places debout.
Les gens debout sur les côtés s’asseyent rapidement (le temps d’attente à l’extérieur étant déjà éprouvant pendant plusieurs heures).

Sur la scène, nous pouvons distinguer un clavier sur la gauche et une guitare sèche sur la droite. Une régie du son se situe dans le recoin à droite (caché par le décor si l’on est placé du côté droit de la salle) et au premier étage au milieu tout devant.

Vers 19H20, tous les sièges au RDC sont pris, et à 19H30 le premier étage est envahi (le Bataclan est complet)

Concert Kokia (2007) - image 2À 19H40, un technicien apporte une bouteille d’eau fraîche près du clavier (vers le milieu de la scène) et les personnes assises sur le sol sont priées de se lever pour laisser rentrer toutes les places debout (ça se serre). Les techniciens se placent dans la régie son sur la scène, il n’y a pas encore de lumière.

À 20H00, un chauffeur de salle (Sic) souhaite la bienvenue aux spectateurs tandis que les musiciens s’installent. Il est précisé qu’il sera interdit de prendre des photos et de même pour les vidéos. Ensuite il annonce Kokia et demande une ovation (Kokia arrive presque un peu trop vite !). Elle entre pieds nus sur scène, vêtue d’une mignonne robe rose et beige-écru en coton, d’un style légèrement campagnard (sans injure), très jolie et simple.

C / Le concert - Partie 1

Concert Kokia (2007) - image 3Et c’est parti ! Après quelque 30 secondes d’ovation pour Kokia avec les fans scandant son nom en cadence, Kokia démarre dans un rythme effréné sur « A universe is… » .
Elle couple le souffle à toute la salle par sa détermination (c’en est presque choquant car elle n’a même pas salué son public !). Kokia, éclairée de dos, entame cette première chanson acoustique sur fond léger de guitare, puis viennent s’ajouter des percussions et enfin le clavier (synthé).
Le silence est pesant dans la salle, personne ne bouge plus. À la fin de la chanson, c’est une grande ovation pour Kokia, qui sort de la lumière.

Pour sa seconde chanson, elle est dos au public, une lumière l’éclaire depuis le fond de la scène, le rideau de fond se teinte de bleu foncé. Kokia se retourne et c’est enfin l’envolée de sa voix magique sur sa nouvelle chanson « So sad so bad ». La voix de Kokia porte très fort dans le Bataclan sans saturer.

C’est après celà qu’elle prend la parole.
- "Bonjour à tous ! Voilà, je suis contente d’être de nouveau parmi vous. Merci vraiment beaucoup pour aujourd’hui. C’est tellement grand et vous êtes tellement nombreux. Enjoy yourself! Here you go!" (NDLR : Kokia parle en français, anglais et japonais)

Concert Kokia (2007) - image 4Kokia rentame de nouveau fort avec « Hope of an ugly ducklin' ». Cette fois-ci, Kokia nous a composé, non pas la suite des éléphants roses (Paon-Paon) mais le vilain petit canard « Coin-Coin ». Tout le monde tape des mains, la guitare est enjouée. Sur une scène couleur vert chlorophylle, Kokia joue avec sa voix et nous offre des aigus comme elle seule le peut et continue avec son petit coin-coin. Cette chanson est mi-douce avec des envolées dans la voix. Mais surtout le refrain aigu cloue sur place tellement sa sonorité est haute.

Kokia enchaîne directement sur « Cocoro ». Sous une lumière tamisée et avec le léger grattement de la guitare, elle nous fait le son des bulles d’air qui éclatent en remontant à la surface de l’eau, avant d’entamer le chant. Cette chanson est très douce et fait parfois penser aux chants chinois traditionnels. C’est encore une ovation !

Kokia tourne les feuilles de ses partitions. La scène plonge alors dans le rouge velours. La musique lancinante de « A flower blooming under tenderness » ne rend pas hommage à la voix puissante de Kokia. Joli mais sans plus. La chanson se termine sur un puit de lumière sur Kokia. Entre chaque chanson, c’est l’extase, le public applaudit, c’est la consécration !

Concert Kokia (2007) - image 5Reviennent les lumières dans la salle, Kokia parle au public :
- « Il fait chaud, n’est-ce pas ? Vous avez bien sûr tous écouté mon nouvel album « Ai ga kikoeru ». Combien d’entre vous l’ont acheté, levez la main. (la quasi entièreté de la salle lève la main).
- Qui ne l’a pas acheté ? (Quelques personnes lèvent la main et se font huer par le public). »
- « La prochaine chanson est « The story of two daughters ». Vous savez, j’ai une grande sœur. C’est ma mère qui nous racontait cette histoire lorsque nous étions petites. J’en ai fait cette chanson. Nous nous battions tout le temps ma sœur et moi. Un jour, ma mère m’a dit que ma sœur était la Lune et moi le Soleil, on se ressemble en étant différente. Depuis, je ne me fais plus de soucis. Voici donc le Soleil et la Lune. »

Comme durant son premier concert en 2006, Kokia nous chante « Futari no musume » (NDLR : titre en japonais). Même orchestration que lors du premier concert car nous nous retrouvons parmi les oiseaux, dans la forêt. Dans une ambiance bleu turquoise, qui va très bien avec la petite robe rose de Kokia, on retrouve la guitare sèche à la place du piano. Un jeu de lumière fait apparaître des lucioles derrière Kokia (ou des papillons), nous sommes en pleine nature. On entend le petit ruisseau passer tout près. Il est 20H38 et tout le monde est sous le charme, il n’y a pas un bruit… Les applaudissements sont encore plus forts que précédemment avec une standing ovation.

La chanson suivante « Why do I sing » débute sur la mélodie au piano. Cette chanson entièrement en anglais a le défaut d’être très compréhensible pour tout le monde. En effet, même si cette chanson reprend l’idéologie et les valeurs même du chant, tourner cela en une chanson les rendent complètement ridicules et risibles (mais ça reste mon opinion). C’est réellement dommage car elle donne l’impression de s’envoyer des fleurs (cf. paroles de la chanson). À noter que le thème est le même que la chanson "With Music" de l'album Remember Me, sauf que cette fois-ci son don lui vient de Dieu (et non plus du paradis)…

Concert Kokia (2007) - image 6 Après les applaudissements, le piano entame LA chanson mythique du dernier concert « I Believe ». Le soulagement est de rigueur, enfin une chanson de ses précédentes compositions. Dans l’ambiance turquoise des projecteurs venant du fond de la scène, Kokia nous interprète magistralement cette chanson si émouvante. L’impact de celle-ci semble pourtant moins grand qu’un an auparavant, on ne ressent pas la vibration magique de son simple piano. Cette chanson reste toutefois une des plus chargées en émotions. Le guitariste n’a pas très bien rendu hommage à la composition. Le refrain final est le plus poignant, Kokia vient de donner un coup de poignard aux spectateurs avec cette chanson indémodable de son répertoire. Elle en avait même la voix fragile sur la fin. Et c’est une standing ovation pour la deuxième fois.

20H50, Kokia et ses musiciens sortent de scène et le speaker nous annonce une entracte. C’est surprenant après une telle chanson. 10 minutes plus tard, un technicien installe une chaise au milieu sur le devant de la scène (chaise noire avec assise rouge). L’atmosphère du Bataclan devient déjà irrespirable.

D / Le concert - Partie 2

Concert Kokia (2007) - image 721H10, il est temps de reprendre le concert. Les musiciens entrent, puis Kokia réapparaît dans une robe blanche légère. Elle s’assied, ressemblant à une Diva. Le public l’applaudit.

- « Merci beaucoup. »
Des personnes se mettent à hurler dans la salle.
- « Hum ? »
- Des personnes crient « daisuki » dans la salle
- « Je vous aime tous »
- Encore des cris
- « Chut » fait-elle pour calmer ces personnes
- « Mettez vos mains sur votre cœur. Vous pouvez le sentir ? Ce sont les battements de vos cœurs. Parfois on a des moments tristes, parfois heureux. L’année dernière j’ai perdu mon grand-père. J’étais très triste. Mais alors vous m’aviez redonné de la chaleur. Et maintenant, partageons ensemble ce moment de bonheur. »

La guitare commence. Kokia entame une chanson intimiste : « Ai ga kikoeru » titre éponyme de son dernier album. Elle ressemble à un ange blanc. La grande Kokia est là, en face de nous et dégage une aura incroyable. Kokia met tout le monde sous le charme.

Elle présente ensuite ses musiciens. Taisuke SAWACHIKA au piano (il est également son arrangeur sur Ai no melody) et Kazuhiro MATSUO à la guitare. Ils saluent le public. Le guitariste est choqué car il reçoit une foule d’applaudissements. Kokia est aussi étonnée et demande au public :
Concert Kokia (2007) - image 8- « Pourquoi vous l’applaudissez autant ? Vous l’aimez ? »
- « Oui » répond le public.
- « Ah ok » Kokia joue la personne vexée et va chercher Matsuo et lui dit de prendre sa place au milieu de la scène. Elle s’assied à la place du guitariste. C’est un mignon jeu de scène qu’elle nous propose.
L’atmosphère est détendue. Une fois retournée à sa place elle dit :
- « Il est brillant. Ses cheveux ressemblent à un champignon. Dites mush (début de mushroom « champignon » en anglais).
- « Muush » fait toute la salle.
- « Bien, je suis heureuse aujourd’hui et j’ai préparé quelque chose en français pour vous ! » La salle applaudit.
- « C’est la première fois que j’écris une chanson en français, c’est difficile à prononcer. Je l’ai écrite en souvenir de mon premier concert en France. La chanson s’appelle « Les couleurs de Paris ».

Kokia entame sa chanson soutenue uniquement par le clavier de Sawachika. En fait, il n’y a pas vraiment de mélodie mais un rythme joué par le piano. Tout réside dans la voix de Kokia qui a beaucoup de mal avec le français. Mais cela ne fait que la rendre plus mignonne. Certaines personnes se sont offusquées d’entendre des rires parmi le public, mais c’était tellement mignon qu’on ne pouvait s’empêcher d’au moins sourire. Elle nous a vraiment fait plaisir.

Concert Kokia (2007) - image 9Après avoir retiré la chaise du milieu de la scène, Kokia entame une nouvelle fois avec sa voix très grave le début d’une chanson. Lors du précédent concert, nous avions été époustouflé car elle jouait en même temps du piano, mais là on voit très bien que c’est elle.
Son chant indigène nous indique qu’elle entame « Pink no zou », le succès de son dernier concert et chanson de ralliement de ses « nouveaux » fans français. Tout le monde tape dans les mains, sans qu’elle n’ait à demander, la salle envoie des Paon-paon en rythme. Kokia est ravie, la salle est en feu. Un jeu de lumière sur la boule à facette et la salle se transforme en lieu de magie.
Kokia sort son éléphant en peluche (offert la veille lors de la séance de dédicaces), elle finit sur une ovation.

Elle enchaîne tout de suite avec « Chouwa oto ~ with reflection ~ », chanson que tout le public attendait, et dès les premières notes elle est ovationnée. Cette chanson est la plus créative de son répertoire (cf. Interview de cdjapan) de par sa complexité, mais c’est aussi celle qui lui demande le plus de voix. Durant le concert, elle ne chantera pas les chiffres habituels en introduction. Avec seulement le clavier, la guitare et un son de grelot, c’est l’extase dans la salle. Les va-et-vient de sa voix sont magnifiques. C’en est presque indescriptible tellement la force est présente, c’est un véritable tour de force et de voix ! Une vraie Diva ! La salle explose et lui offre une standing ovation une nouvelle fois.

Concert Kokia (2007) - image 10La chanson suivante, « Awakening ~ open your eyes ~ », tirée de son nouvel album, ne vaut pas la précédente et passe plutôt inaperçue, ce qui est normal après Chouwa oto. Malgré le fait que Kokia ait une voix très puissante, l’orchestration n’est pas à la hauteur.

Elle enchaîne sur Cosy place après s’être rafraîchie. En bref, 7 minutes à presque s’endormir… C’est le ressenti de beaucoup de monde car cette chanson était trop longue.
Kokia reprend ensuite la parole :

- « Est-ce que vous vous amusez ? »
La salle répond oui.
- « Merci. Vous savez je viens du Japon, alors je vous remercie tous d’être venus me voir. Je vous suis extrêmement reconnaissante que vous soyez si nombreux aujourd’hui malgré la barrière de la langue. J’ai une chanson spéciale pour vous aujourd’hui : Remember the kiss ».

Kokia nous interprète « Remember the kiss world version », il est 21H52 et elle nous donne l’impression que ce sera sa dernière chanson, toute en anglais. Kokia porte très bien les paroles, mais la mélodie naturelle de la langue anglaise ne colle pas avec la mélodie originale de la chanson. Mais ça ne fait rien, la magie opère et Kokia fait chanter son public avec les paroles en japonais. C’est une véritable fusion avec l’artiste, la magie de Kokia opère encore et toujours.

Kokia lance « Bravo » au public, lui fait comprendre de lever et balancer les bras doucement.
La musique finit et c’est une ovation de nouveau. Quel charme ! Tout le monde tape dans les mains si fort. Mais Kokia crée la surprise en terminant sur la phrase « Remember the kiss » après que le public ait arrêté d’applaudir.

Concert Kokia (2007) - image 11Kokia reprend avec la chanson de son site Internet pour 47 stories « Someday when you love someone », très belle chanson douce et mignonne, un vrai régal. Des petites plumes bleues virevoltent sur le rideau du fond de scène. Des briquets s’allument dans la salle (même si ils sont très peu), certains utilisent leur téléphone portable.
Ensuite le public se met à taper dans les mains en rythme au refrain, initiative qui va vite s’arrêter car cette chanson est trop douce pour cela. Kokia est envoûtante et réchauffe les cœurs. Les plumes s’envolent en fin de chanson parmi le public, conquis.

- « Merci beaucoup d’être venus aujourd’hui, j’ai passé un excellent moment avec vous. Je vous aime tous. »

Kokia annonce sa dernière chanson : « Music like a prayer », le public tape des mains puis s’arrête pour laisser Kokia chanter. Vers la fin de la chanson, Kokia chante ses « Halleluya » un peu à la façon de « Shiawase no hanataba ». Un projecteur éclaire la boule à facettes et toute la salle devient magique. Kokia remercie son public par une courbette et sort avec ses musiciens, il est 22H12.

La salle tombée dans le noir retentit de la standing ovation du public qui scande son nom pendant 3 longues minutes.
Et puis Kokia revient sur scène, les musiciens se replacent.

- « Merci beaucoup, arigatou, thank you very much. Encore une fois merci beaucoup d’être venus aujourd’hui. »
- « Maintenant je voudrais vous dire Arigatou ».

Concert Kokia (2007) - image 12Le piano entame l’ultime chanson de Kokia, « Arigatou », une des plus célèbres chansons de son répertoire. C’est une version simple au piano, presque identique à la version de son premier album « Song Bird ». C’est un moment magique et intimiste, le public est sous le charme ou sous le choc.
La voix de Kokia envahit la salle et les cœurs. Le public chante avec elle du bout des lèvres, c’est vraiment un instant magique. Kokia dit au public « merci beaucoup » en fin de chanson. Un spectateur lui offre un cadeau, ensuite Kokia et ses musiciens saluent la salle, et ils s’en vont, sous les applaudissements du public. La lumière revient…

E / Bilan du concert

Kokia s’est d’ores et déjà fait une place dans le cœur de ses fans français. Son succès est grandissant. Ce concert fut impressionnant par la démonstration vocale de Kokia. Les moments magiques furent surtout ceux où Kokia chantait des chansons hors de son dernier album.
En effet, un album indépendant mais un peu plat, un peu monotone à cause de l’orchestration mal arrangée face à une voix surpuissante comme celle de Kokia. Certains passages du concert étaient un peu trop mous en musique. On regrettera la présence d’uniquement 2 musiciens (clavier et guitare) sans percussions, ce qui retire du punch à l’ensemble.
Malgré tout, la magie de Kokia opère, son charme, sa voix, sa proximité avec le public font de ce concert un nouveau moment inoubliable. Kokia est quelqu’un de fidèle à son public et remercie son public parisien par une adorable chanson en français. Kokia nous touche.

F / Et l'avenir ?

Kokia fut heureuse de voir salle comble pour son nouveau concert. Reviendra-t-elle encore ? Bien sûr, c’est évident. Pas l’année prochaine mais laissons-lui le temps de germer encore de fabuleuses chansons. Après un dernier album un peu décevant (mais c’est en fait compréhensible car elle n’a plus cette pression que lui mettait son éditeur pour perfectionner les arrangements), Kokia prévoit de sortir en DVD son concert au Bataclan. Nous pourrons alors bientôt tous conserver ce merveilleux souvenir.

Tracklist du concert :

Concert Kokia (2007) - image 1301- A universe is
02- So sad so bad
03- Hope of an ugly ducklin'
04- Cocoro
05- A flower blooming under tenderness
06- The story of two daughters
07- Why do i sing?
08- I believe - umi no soko kara

Interlude

09- Warmth - listen for the love
10- Les couleurs de Paris
11- Pink no zou
12- Chouwa oto ~with reflection~
13- Awakening open your eyes
14- Cosy place
15- Remember the kiss - world edition
16- Someday when you love someone
17- Music,like a prayer

Encore

1- Arigatou

(ci-contre, les éléphants roses en origami réalisés en l'honneur de la chanson "Pink no zou")

Copyright © Hitomi (février 2007)